homélie du 2ème dimanche du Carême (1er mars)
Abbé Jean Compazieu | 20 février 2015LE FILS BIEN-AIMÉ
Textes bibliques : Lire
Les trois lectures bibliques de ce dimanche ont un point commun : “le fils”. Nous avons tout d’abord Isaac, le fils d’Abraham qui a failli être sacrifié. Puis dans la seconde lecture, saint Paul nous parle du “Fils” que Dieu ne nous a pas refusé. Enfin, l’Évangile nous révèle le “Fils bien-aimé du Père”.
Dans le premier texte, c’est donc l’histoire d’Abraham. On se souvient que Dieu lui avait demandé de quitter son pays et sa famille pour aller vers un pays inconnu. En récompense, il lui promet d’être le père d’une nombreuse descendance. Or voilà qu’aujourd’hui, il se trouve face à une mise à l’épreuve très douloureuse. Il comprend que Dieu lui demande de sacrifier son fils. Ce genre de sacrifice se pratiquait d’une manière habituelle dans les religions païennes du Moyen Orient. Pour Abraham, c’était évident qu’il devait offrir son fils à Dieu. Mais au dernier moment, Dieu lui fait comprendre qu’il ne veut pas de sacrifices humains. Contrairement aux dieux du monde païen, il est le Dieu des vivants.
Ce qu’il faut voir ici, c’est la confiance d’Abraham. Dieu le comble de ses bénédictions, lui et sa nombreuse descendance. Les descendants d’Abraham, ce sont les juifs, les chrétiens et les musulmans. Ils doivent se rappeler qu’ils ont à transmettre cette bénédiction divine à tous. Dieu les aime tous ; il souffre de les voir se faire la guerre. C’est pour eux et pour la multitude que Jésus est mort sur une croix. Et c’est ce sacrifice du Christ que nous célébrons à chaque messe. En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur : nous lui demandons que tous les enfants d’Abraham progressent ensemble vers plus d’amour, de justice et de paix.
La seconde lecture se présente comme une réponse au texte de la Genèse. Alors qu’Abraham a été empêché de sacrifier son fils, saint Paul nous rappelle que “Dieu n’a pas épargné son propre Fils mais il l’a livré pour nous.” Jésus a été exécuté sur une croix mais il est ressuscité et vivant. Il est à la “droite de Dieu” et il intercède pour nous. Paul est émerveillé par ce Dieu qui nous donne tout avec Jésus. “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Toutes les fausses images qui faisaient vivre dans l’angoisse et la peur sont désormais bannies. Le vrai Dieu est Amour. C’est sous son regard que nous sommes appelés à vivre tous les jours de notre vie.
Dans l’Évangile, il est également question du “Fils”. Jésus emmène ses disciples sur une haute montagne pour un temps de prière. Et c’est le récit de la Transfiguration. Les disciples voudraient s’installer dans ce bonheur. Mais voilà que la voix du Père vient les ramener à la réalité : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le !” Aujourd’hui, vous voyez son visage transfiguré. Dans quelques jours, vous le verrez défiguré. Écoutez-le. Faites lui confiance quoi qu’il arrive.
Vivre le Carême c’est donc “écouter le Fils bien-aimé”. Cette parole qu’il faut écouter, nous pouvons la trouver chaque jour dans les Évangiles. Aujourd’hui, il nous invite à le suivre sur la “montagne”. Il veut nous aider à prendre de la hauteur par rapport à nos soucis de tous les jours. La voix du Père se fait entendre pour nous apprendre à voir les choses différemment. Il n’est plus question de s’installer. Dieu ne se laisse pas enfermer dans une maison. Ces tentes dont nous parle l’Évangile, il faut les construire dans le monde, dans les cœurs endurcis des humains, dans la vie ordinaire de tous les jours. C’est là, au cœur de ce monde, que Dieu veut faire sa demeure.
Malheureusement, ce monde que Dieu veut habiter se trouve défiguré par les guerres, les violences, les massacres, l’intolérance. Les pauvres et les exclus y sont de plus en plus nombreux. C’est ce monde que Dieu veut habiter. Il compte sur nous pour lui construire une demeure digne de lui. Cette beauté qui est en lui, Jésus, le Fils bien-aimé du Père veut nous en revêtir en nous faisant partager sa divinité. Tout au long de ce Carême, nous sommes invités à remettre le Christ au centre de nos vies. Lui seul peut nous transfigurer. “Toi, Seigneur, qui es lumière, toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour.” Amen
Sous le figuier avec Nathanaël
Commentaire de l’évangile du jour de la semaine
Vidéos de Sœur Claire et de Marie-Noëlle Thabut
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Bonne semaine à tous
P. Jean
Chaque jour je commence disait le père Ambroise-Marie Carré. C’est juste, chaque jour est différent. Ca m’a donné à réfléchir sur ce que je vis au quotidien.
Chaque année, je commence le Carême, parce que chaque année est différente de la précédente; parce qu’en un an, j’ai changé, j’ai fait d’autres choix de vie; je fais le bilan de ce qui a été positif ou négatif et d’année en année, essayer de vivre un meilleur Carême avec Jésus. mettre en pratique la Parole de Dieu qui nous dit :
” Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le”.
Quarante jours de marche dans le désert, presqu’un marathon ! mais pour y arriver, il faut se délester de tout ce qui alourdit la marche; être plus léger, plus joyeux. Pour y arriver, nous avons besoin d’un appui; c’est le Saint esprit qui nous pousse à aller à la rencontre de Jésus.
Le désert, lieu aride mais aussi de la rencontre avec Dieu. Ce qui embellit le désert disait le petit prince, c’est qu’il cache un puits quelque part…
Seigneur je voudrais tellement que tu sois aimé et compris, tu es le centre de ma vie et je voudrais qu’il en soit de même pour tous, notre église est si vide et de dimanche en dimanche l’assistance est de plus parsemée, pourquoi Seigneur cette désertion, j’en souffre pour toi
Ce premier dimanche de Carême, l’équipe CCFD a préparé un petit apéritif solidaire avec les produits du commerce équitable pour réunir l’assemblée à la fin de la messe et commencer le Carême joyeusement et promouvoir ces produits dans une ambiance qui se voulait fraternelle; mais malheureusement, les paroissiens se sont sont empressés de quitter l’église.
Se sont retrouvés que ceux qui ont quelque responsabilité, le prêtre et l’équipe organisatrice. Dommage; nous espérions un échange fraternel; mais hélas, comme à chaque tentative, ils ne sont pas nombreux à répondre.
Mon Dieu viens transfigurer tes enfants qui sont bien assidus aux messes, qui disent bien leurs prières, qui ne font pas de mal… mais qui n’ont pas encore compris ton appel à la conversion, à profiter de ce temps merveilleux du Carême pour se dépouiller du vieil homme et marcher joyeusement vers Pâques
Je partage la déception de Marie-Jeanne.
Régulièrement à l’issue de la messe dominicale de ma paroisse(Sud de la Belgique), les paroissiens s’enfuient littéralement de l’église sans prendre le temps du dialogue.
Ce partage, cette rencontre me semble important après le partage eucharistique.
C’est l’occasion d’échanger avec d’autres personnes venant de quartiers, de villages éloignés.
Avant de penser à l’unité des chrétiens, il serait bon de travailler à l’unité des paroissiens.
Ainsi, prions pour davantage de relations fraternelles dans nos communautés paroissiales.
MERCI POUR L`HOMELIE RICHE DE SAGESSE SPIRITUELLE ET QUE DIEU VOUS ACCORDE SA GRACE